Armement : les piques révolutionnaires
Si il y a bien un symbole que l'on peut associer à la période de la Révolution Française c'est bien la pique...
La pique est une des plus anciennes armes du monde. Avec sa hampe longue de plusieurs mètres elle permettait d'atteindre son ennemi tout en gardant ses distances et ainsi ne pas être touché soi-même... Avec l'apparition des armes à feu et notamment des fusils et de leur baïonnette, la pique perdra progressivement de son importance et dés le début du XVIIIe siècle les corps de piquiers ne constitueront plus qu'un faible pourcentage des troupes au sein des corps de l'infanterie...
Néanmoins les piques refairont leur apparition lors de certaines pénuries de fusils tout au long du XVIIIe siècle et même du XIXe et notamment pendant la période de la Révolution...
Ainsi dés 1789, les premiers émeutiers se batteront avec des armes improvisées et prendront la Bastille armés de piques...
Mais c'est en 1792, face à la menace de l'invasion autrichienne que l'Assemblée Nationale décida la création de milliers de piques pour armer les citoyens de l'intérieur non équipés de fusils... Par décret, il est stipulé aux Municipalités de les faire fabriquer aux frais du Trésor Public, suivant un modèle décidé et de les distribuer à tous les citoyens en état de porter les armes. Ces piques devaient être marquées des lettres AN (signifiant Armes Nationales). Le fer de la pique réglementaire devait mesurer 41 cm de longueur...
En réalité, la fabrication ayant été confiée aux civils (forgerons, chaudronniers, etc...), beaucoup de ces piques furent totalement improvisées faute de modèle et les poinçons AN ou PN (Pique Nationale) ne furent pas systématiquement apposés. Elles sont souvent de taille et de forme variables.
Ces piques ne furent pas longtemps en service puisque dés 1793 on préféra consacrer l'argent de la Nation à la fabrication de fusils ou de canons bien plus efficaces !! Ainsi dés 1795 le Comité de Salut Public autorisa les Départements à vendre aux enchères aux maîtres de forge les milliers de piques amoncellées dans les dépots sonnant ainsi le glas de la "saint pique de la liberté" !
Pour un complément d'information :
L. Berton, "Les Piques de la liberté", Détection Passion N°65 - juillet/août 2006
Elle mesure 42 cm de longueur. Sa pointe a été certainement rétaillée… Elle mesure une douzaine de centimètres de moins que la taille réglementaire.
Diamètre de la douille : 35 mm
Section triangulaire. Pas de marquage.
J'ai d'abord cru que cette pointe était le reste d'une lame de baïonnette, peut être du modèle français 1717 ou 1728, mais en y regardant de plus prés je pense qu'il s'agit d'un reste de pique révolutionnaire de fabrication non réglementaire.
La section est triangulaire avec un côté plat...
La pointe est présentée à côté d'une pique révolutionnaire qui présente les mêmes caractéristiques...
L'identification reste à confirmer !
Exemple de pique nationale assez proche du modèle réglementaire défini par l'Assemblée Nationale en 1792.
Elle porte le poinçon AN pour Arme Nationale.
Un côté plat, l'autre possède une nervure raidisseuse forgée sur une étampe.